lundi 31 mars 2008

Quelles responsabilités ?

J’avoue que mon week-end fut plus TV que d’habitude et je ne le regrette pas, tant les sujets vus étaient propices à des réflexions sur notre société, et notamment sur le principe de responsabilité.

1- Ainsi la fameuse finale tronquée de la Coupe de la Ligue, entre le RCL et le PSG. Sur le plan sportif, je n’en veux pas à l’arbitre, qui a pris une décision sans hésiter, en son âme et conscience, après avoir vu une faute qui lui semblait évidente, bien que ce fût à la dernière minute et qu’il privait ainsi la meilleure équipe sur le terrain de l’emporter. J’en veux aux instances internationales de ne pas permettre l’utilisation de la vidéo, comme aide à l’arbitrage, c’est elles qui sont
responsables.
Par contre, l’histoire de la banderole diffamatoire, voire raciste, me pose de multiples interrogations : comment se fait-il que, sur FR3, les commentateurs n’en aient pas parlé ? Comment se fait-il que le secrétaire aux sports, M.Laporte n’ait pas fait de déclaration, après le match ? Il est vrai qu’il s’est défendu, dimanche soir sur FR2, en disant qu’il ne voulait pas médiatiser l’affaire, pour ne pas donner audience aux fauteurs de troubles! C’est réussi ! Cette déclaration vaut démission immédiate, pour irresponsabilité…Comment se fait-il que l’on laisse depuis des années, ces supporters racistes brailler leurs slogans et faire le salut nazi régulièrement, durant les matchs du PSG ? Les dirigeants ont beau jeu aujourd’hui de montrer leur désaccord sur ces pratiques, mais ils sont les premiers responsables de ce qui est arrivé ; et ce ne sont pas quelques supporters qui sont en cause, comme ils le clament, mais des centaines, tout le monde le sait, et contre qui, ils n’ont rien fait...
Enfin, je pense que l’éthique sportive, et même l’éthique tout court, ne justifie pas que l’on rejoue cette finale (et dire que c’est un supporter de Lens qui dit cela !)

2- Les discussions sur l’éventuel boycottage des Jeux Olympiques, pour négation des droits de l’Homme en Chine et plus particulièrement au Tibet, appellent 2 commentaires :

- C’est l’organisme qui a attribué les JO à la Chine qui a pris ses responsabilités, mais n’oublions pas que les représentants nationaux de cette institution ont voté avec l’aval de leurs gouvernements respectifs.

- La position française n’est pas courageuse : elle dénote combien les enjeux économiques prennent le pas sur les considérations éthiques. Même si le Président est revenu sur la position prise par son Ministre des Affaires Etrangères, autrefois chantre du droit d’ingérence (quid de sa responsabilité morale, devant sa conscience ?), notre crédibilité (la France, Terre des droits de l’Homme…) en a pris un coup. Entre se taire et boycotter, il y a quand même place pour des initiatives imaginatives, afin de faire " bouger " la Chine. Il était de la responsabilité de la France de mobiliser l’Europe, voire l’ONU, pour montrer du doigt ce géant, pourtant aux pieds d’argile.

3- J’ai également honte pour notre pays quand je vois comment le Président de la République instrumente sa nouvelle épouse pour redorer son blason, fortement terni depuis plusieurs mois…Après l’avoir mise en avant lors de son voyage à Londres, il n’a pas trouvé de meilleure réponse à une question posée par le journaliste de FR3, que de dire, qu’avec Carla, ils ont décidé d’aller voir " Bienvenue chez les Ch’tis ", incessamment ! On avait bien compris qu’avec elle " c’était du sérieux ", mais les Français n’ont pas élu un couple pour exercer les responsabilités de la France, mais un homme.
Monsieur le Président de la République serait-il devenu un Président "sous influence " ? A-t-il abdiqué tout ou partie de son pouvoir entre les mains de son épouse ? Il convient d’éclaircir les choses rapidement, sinon la question de l’ "impeachment " va se poser une nouvelle fois

4- Au cours de l’excellente émission dominicale, Ripostes (La Cinq à 17H45), animée par Serge Moati, la parole était donnée, dans un premier temps, au secrétaire de la CGT, Bernard Thibault, avant d’aborder, classiquement, un débat sur les réformes, avec la présence du Ministre Novelli (et également Julien Dray, François de Closets, le brillant professeur Généreux et l’ineffable Madame de Menthon).
Le débat s’est focalisé sur la réforme des retraites et sur la notion de réforme. Pour les uns (Novelli, Menthon), la réforme consiste à s’adapter aux contraintes extérieures (en d’autres termes, la plus grande longévité et la diminution du nombre des actifs justifient que l’on réduise le montant des retraites) ; pour les autres (Dray, Thibault et Généreux), la réforme consiste à trouver de nouvelles voies pour conserver les acquis sociaux (en prenant en compte la pénibilité du travail et les revenus qui échappent aux charges sociales, tels que les bénéfices financiers, y compris les plus-values)
Or, le Ministre représentant le gouvernement, a laissé entendre que, s’il y avait échec dans les négociations entre les syndicats et l’Etat, ce dernier prendrait ses
responsabilités.
Je pense qu’il s’agit là d’une mauvaise interprétation du mot responsabilité. Ce n’est pas parce que l’on impose une décision, que l’on fait acte de responsabilité. Ce dernier, au contraire, impose à l’Etat de tenir compte de l’avis de tous ceux qui sont concernés et de trouver des solutions qui satisfassent tout le monde. Tous ceux qui représentent le monde du travail (y compris les employeurs) sont suffisamment citoyens pour entendre les éventuelles contraintes budgétaires, mais aussi pour assurer le progrès social, économique et environnemental.

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