jeudi 22 janvier 2009

Réduction de la population mondiale : faire face à l’inévitable (1)

Le texte qui suit est tiré de l'excellent site Terre Sacrée qui a consacré un dossier bien fait à l'extinction des ressources: http://terresacree.org/ressources.htm.

La question abordée dans le texte en 2 parties, que je vous propose, nous confronte à l'explosion démographique prévisible face à la finitude de nos ressources. La conclusion est qu'il faut que nous trouvions une réponse à ce problème, dans les 3 siècles à venir!

3 remarques préalables:

- bien sûr, 300 ans c'est long, mais il est de notre responsabilité d'Homme d'y penser dès maintenant, parce que demain commence aujourd'hui.

- bien sûr également, tout peut arriver d'ici le 23 ème siècle: pandémies, guerre mondiale, catastrophes naturelles du style météorite...Certes, à l'inverse, on peut imaginer des choses plus positives: découvertes naturelles alternatives et renouvelables à toutes nos ressources, une nouvelle planète habitable pour l'Homme...

- au "penser globalement, agir localement", je préciserais " prévoir globalement, agir aujourd'hui localement". Tout ce qui, aujourd'hui, est mis en place, localement, est un pas dans le bon sens: sobriété énergétique, énergies renouvelables, préservation et restauration de la biodiversité, etc...
Mais à la réduction démographique nécessaire, je ne vois pas aujourd'hui de solution qui ne soit pas contradictoire avec nos valeurs humanistes, notre éthique: ni les mesures chinoises (un enfant par famille), ni l'eugénisme (amorcé par les nazis) ne peuvent être une solution... En complément de cette réflexion, je citais récemment que la diminution des spermatozoïdes chez l'homme (du fait de produits toxiques tels que les pesticides, par exemple) allait entraîner la disparition des hommes, et qu'à terme, il ne resterait plus que des femmes sur terre, qui ne pourront enfanter qu'avec du sperme congelé. Ce n'est certes pas, non plus, une solution satisfaisante! Le débat est ouvert...





Si l’on regarde au-delà des inquiétudes à court terme qui ont empoisonné les débats sur la population au niveau politique, il apparaît de plus en plus clairement que la viabilité de la civilisation à long terme nécessitera non seulement une stabilisation du nombre d’êtres humains, comme on l’a estimé, sur les 50 prochaines années, mais également une réduction colossale à la fois de la population et de la consommation.

La tension grandissante entre deux tendances apparemment irréconciliables est devenue de plus en plus visible ces 50 dernières années. D’un côté, les projections démographiques modérées à conservatrices indiquent que le nombre d’habitants sur la planète atteindra, presque avec certitude, 9 milliards, peut-être plus, d’ici le milieu du 21ème siècle. De l’autre, des estimations scientifiques prudentes et de plus en plus fiables laissent entendre que la capacité de charge de la terre à long terme, à un niveau de vie qui pourrait être défini comme allant de "adéquat" à "modérément confortable", selon les standards des pays développés, pourrait ne pas dépasser deux ou trois milliards. Cela pourrait être considérablement moins, particulièrement si le style de vie de référence (niveau de consommation) auquel les gens aspirent se rapproche de celui des Etats-Unis.

En réaction à ce "dilemme malthusien" des temps modernes, il est grand temps de penser sérieusement au futur à moyen terme et d’envisager des alternatives qui vont plus loin que le simple ralentissement ou l’arrêt de la croissance démographique mondiale. L’espèce humaine doit développer, et rapidement mettre en application, des programmes bien conçus, clairement articulés, flexibles, équitables et coordonnés au niveau international, pour réduire la population humaine de façon significative sur les deux prochains siècles ou plus. Cet effort demandera probablement une réduction de la population mondiale d’au moins deux tiers à trois quarts, des 9 à 10 milliards d’individus prévus pour la seconde moitié du 21ème siècle à une "population optimale" future (à partir du 23ème siècle) ne dépassant pas les 2 à 3 milliards.

Visiblement, un changement démographique de cette amplitude nécessitera une réorientation majeure de la pensée, des valeurs, des attentes et des modes de vie de l’humanité. Il n’y a pas de garanties quant au succès d’un tel programme. Mais si l’humanité échoue dans sa tentative, la nature imposera certainement une réalité encore plus dure. En tant qu’anthropologue physique et biologiste spécialisé dans l’évolution humaine, je crains que cette crise démographique et environnementale métastasant rapidement (bien qu’elle soit partiellement cachée) ne se révèle être la plus grande impasse évolutionnaire/écologique jamais rencontrée par notre espèce.

Bien que la nécessité de réduire la population puisse prêter à controverse, elle peut être testée scientifiquement. Cette hypothèse peut être réfutée si on peut clairement montrer que les estimations actuelles de la population mondiale sur les prochaines centaines d’années n’excèderont pas les projections de plus en plus fiables des capacités terrestres maximales présentes et futures. Elle sera par contre confirmée si la taille de la population mondiale future continue de dépasser cette capacité maximale d’une marge importante. Et même si les estimations de capacité optimale de 2 ou 3 milliards se révèlent inexacte, disons d’un facteur de deux, il faudra quand même, pour arriver à une population maximale de 4 à 6 milliards, une réduction substantielle par rapport à la projection de 9 milliards ou plus pour le milieu du siècle.



Ken Smail, l'auteur de cet article, est professeur au département d’anthropologie du Kenyon College, et l’auteur de plusieurs articles et essais sur la population parus dans Population and Environment, Politics and the Life Sciences, et d’autres journaux.


A suivre



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