dimanche 15 août 2010

La rhétorique frontiste, un réservoir d'idées pour le chef de l'Etat

Intéressant cet article: où l'on voit comment Sarkozy pioche, sans vergogne, dans les le programme du FN, en empruntant, parfois, ses mots! Il ne fait plus de doute maintenant que le recomposition politique va se faire, en reprenant un schéma que l'on connait bien: une droite dure (Sarko et le FN), une droite modérée (Villepin?) et un centre droit (Bayrou), les 2 derniers n'acceptant pas l'alliance de Sarko avec le diable. C'était déjà le schéma antérieur: Le Pen (ostracisé), Chirac, Giscard...A suivre donc pour voir jusqu'où ira Sarkozy dans son rapprochement avec le FN: proposera-t-il, comme je l'ai déjà écrit, un accord express, au FN en l'appelant à voter pour lui, au second tour (s'il arrive avant le parti frontiste), ou tacite: des ministres frontistes si les électeurs du FN reportent bien leurs voix...? Reste à savoir s'il est en mesure d'entraîner suffisamment d'élus et d'électeurs avec lui dans cette sombre aventure. J'en doute, mais attendons de voir la suite de cette stratégie, maintenant bien lisible...












DANS son programme pour l'élection présidentielle de 2007 - qui n'a pas été renouvelé depuis -, une des premières propositions du Front national (FN) visait à étendre largement la déchéance de nationalité. " La déchéance de la nationalité pourra être prononcée par la juridiction concernée dans le cas de naturalisation acquise depuis moins de dix ans et dans le cas de crime ou délit grave ayant entraîné une condamnation à plus de six mois de prison, non assortie de sursis. " Dans son discours de Grenoble, le 30 juillet, le président de la République, Nicolas Sarkozy, a, lui aussi, mis en avant la possibilité de déchoir de leur nationalité, certains délinquants d'origine étrangère : " La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique. "
De son côté, le FN veut " généraliser la tolérance zéro dans certains domaines ", et instaurer une " répression sévère contre les attaques organisées visant les forces de l'ordre, les secours ou les pompiers, notamment dans les quartiers sensibles ".
De même, lorsque M. Sarkozy souhaite que l'acquisition de la nationalité française à 18 ans pour un mineur délinquant né de parents étrangers ne soit plus un droit (Le Monde du 31 juillet), l'idée était, là encore, déjà présente dans le programme frontiste de 2007. Pour " lancer une réforme du droit de la nationalité ", le parti d'extrême droite entend " supprimer notamment la binationalité et l'acquisition automatique de la nationalité (celle-ci ne serait alors automatique que si l'on est de père ou de mère français). L'acquisition dépendrait alors de critères reposant sur la bonne conduite et le degré d'intégration. "
" Pompes aspirantes "
Autre thème présent à la fois dans le discours de Grenoble et le programme frontiste : les droits octroyés aux sans-papiers. Pour le chef de l'Etat, " une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu'une situation régulière et légale ". Cela renvoie notamment à la question de l'aide médicale accordée aux immigrés en situation irrégulière. Pour le parti de Jean-Marie Le Pen, il faut " supprimer les "pompes aspirantes" en réservant les aides sociales diverses et les allocations familiales aux seuls Français, et en réinstaurant, dans le cadre de nouvelles dispositions législatives, la préférence nationale pour les prestations sociales. "
Sur un autre thème et d'une autre manière, M. Sarkozy avait déjà, fin 2009, pioché dans la rhétorique du FN, cette fois à propos de l'islam et du " communautarisme ". Au moment où, après le lancement du débat sur l'identité nationale et après la votation suisse sur l'interdiction des minarets, le FN commençait sa remontée dans les sondages, M. Sarkozy avait écrit une tribune dans nos colonnes (Le Monde du 9 décembre 2009) où les mots employés rappelaient ceux de Marine Le Pen. Ainsi, quand Mme Le Pen réclamait qu'un terme soit mis à " l'avancée de l'ensemble des signes ostensibles " de l'islam, M. Sarkozy écrivait que " chacun doit savoir se garder de toute ostentation, de toute provocation ". A la vice-présidente du FN, qui prônait " des mosquées modestes ", le président de la République répondait que " chacun doit pratiquer son culte avec une humble discrétion qui témoigne (...) du respect fraternel qu'il éprouve pour celui (...) avec lequel il veut vivre. "
Enfin, là où la fille de Jean-Marie Le Pen jugeait que " les Français ressentent douloureusement le fait d'être bousculés dans leur identité nationale ", M. Sarkozy estimait que " le sentiment de perdre son identité peut être une cause de profonde souffrance ".
A. Me. et C. M.
© Le Monde 15/8/2010

5 commentaires:

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  2. Un mois de vacances pour le premier adjoint alors que les héninois et beaumontois ne peuvent partir en vacances ... On aurait pu profiter d'Hénin-Plage mais Maréchal n'a pas voulu bosser sur le projet ... N'est-ce pas Monsieur 206 ?

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  4. A Anonyme de 14H16

    Comme je combats ceux qui sont contre la liberté religieuse et comme vous "combattez les écoles coraniques", je supprime votre message. J'aurais agi de même si vous combattiez les cours de catéchismes ou de talmud (ayant lieu, bien sûr, en dehors du temps scolaire), même si j'estime que souvent c'est de l'embrigadement d'esprit...

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