lundi 6 septembre 2010

Affaire Bettencourt : les explications d'Eric Woerth contredites par l'enquête


Dernières nouvelles concernant E.Woerth:

- nous savons maintenant comment il faut procéder pour obtenir la Légion d'Honneur et éventuellement un emploi pour son épouse ou compagne (je ne sais si c'est aussi valable pour les maitresses et les enfants...). Rien de plus facile: un don de 3 000 euros à l'UMP par l'entremise du Trésorier de l'UMP et un petit mot favorable de E.Woerth

- Toute cette longue procédure nous permettra d'alimenter les conversations pendant la manifestation de demain


Le Monde 

06.09.10 | 11h59

L'un des deux hommes ment, dans l'affaire de la Légion d'honneur attribuée à Patrice de Maistre, mais il reste à savoir lequel. Patrice de Maistre, à la brigade financière : "Je ne suis jamais intervenu directement auprès d'Eric Woerth." Eric Woerth, devant les policiers : "Je ne suis pas sûr d'avoir eu un rôle."
Les enquêteurs, forts de la chronologie du dossier, de procès-verbaux d'auditions auxquels Le Monde a eu accès, et munis de documents exhumés des archives, telle la lettre du 12 mars 2007, nourrissent désormais de réels soupçons sur la version présentée par le ministre du travail.
Le 19 janvier 2007, Eric Woerth, trésorier de l'UMP, et Patrice de Maistre, gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, prennent un café, tôt le matin. Selon les déclarations aux policiers du ministre, il est question, déjà, ce matin-là, de la volonté de Florence Woerth de se réorienter sur le plan professionnel. Les deux hommes se connaissent depuis moins d'un an – la rentrée 2006, selon M. de Maistre –, mais se voient déjà beaucoup, lors de déjeuners intitulés W19, au Jockey Club. Le 26 janvier, M. de Maistre adresse un chèque de 3000 euros au Premier Cercle, qui réunit les généreux donateurs en faveur de la candidature de Nicolas Sarkozy. C'est lui, aussi, qui organise les contributions – légales – de la famille Bettencourt à la campagne présidentielle.
Le 12 mars, M. Woerth adresse un courrier à M. Sarkozy, alors Place Beauvau, dont la copie a été retrouvée dans les archives du ministère de l'intérieur. Le trésorier y indique que son attention a été "appelée par Monsieur Patrice de Maistre (…). Il a bien voulu me faire part de son souhait d'être décoré de la Légion d'honneur". Le CV du gestionnaire de fortune figure en annexe du courrier. Suit une mention manuscrite, beaucoup plus personnalisée, qui intrigue les policiers, tant elle insiste sur l'intérêt de remettre la décoration à M. de Maistre. M. Woerth conclut en effet sa missive par ces mots :  "Je t'en reparle."
M. Sarkozy et M. Woerth se sont-ils effectivement revus pour aborder le cas de M. de Maistre ? Le 28 juin 2007, M. de Maistre écrit une lettre de remerciements à cet ami qu'il s'est mis à fréquenter assidûment : "Monsieur le Ministre et cher Eric, je viens d'apprendre que vous avez présenté ma candidature…" Devant les policiers, il assure découvrir, à cette date, l'intervention de M. Woerth : "Je ne le savais pas avant (…), je n'ai envoyé ni courrier ni CV à M. Woerth." Le gestionnaire de fortune obtient sa Légion d'honneur dans la promotion du 14-Juillet, puis il est décoré, des mains de M. Woerth, après lui avoir demandé, le 19 janvier 2008.
S'agit-il là d'une éventuelle contrepartie à son engagement financier en faveur du parti présidentiel ? Faut-il également établir un lien avec les déclarations de l'ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout ? Celle-ci avait indiqué, le 8 juillet, aux policiers, que M. de Maistre lui avait demandé, début 2007, de retirer 150 000 euros en espèces. Et de préciser, sans que l'enquête ait jamais pu corroborer ses propos : "Il [M. de Maistre] m'a dit clairement qu'il devait organiser un dîner à son domicile, y recevoir M. Woerth et lui remettra la somme de 150 000 euros."
La brigade financière, saisie d'une enquête pour trafic d'influence, pense tenir, avec cette remise de Légion d'honneur, un élément susceptible de caractériser pénalement les faits. Encore faut-il prouver que M. de Maistre a obtenu sa décoration en échange de services : l'embauche de Mme Woerth, ou ses contributions financières. Les enquêteurs traquent donc les incohérences.
La défense, pour le moins maladroite, de M. Woerth, leur en fournit le prétexte. Il leur suffit de relire le procès-verbal de l'audition du ministre du travail, fin juillet, pour noter les discordances entre les déclarations de M. Woerth, et le ton employé dans le courrier du 12 mars 2007. "Je n'ai pas un souvenir précis, je n'ai pas eu de demande directe, ni par allusion, déclare le ministre aux enquêteurs, je ne suis pas sûr d'avoir eu un rôle. Je pense que son dossier était déjà en instance (…). Ce que je sais, c'est que j'ai fourni un avis positif (…). J'ai manifesté mon accord pour cette candidature. Mon cabinet a dû être interrogé, m'en parler et j'ai donné mon accord."
Une déclaration très vague, que les enquêteurs tiennent pour mensongère quand ils la rapportent à la teneur du courrier adressé à M. Sarkozy. D'autant que le ministre précise ceci sur procès-verbal : "Eric de Serigny m'en a parlé." Or, M. de Serigny, ami de M. de Maistre et collaborateur de M. Woerth à Bercy, n'a rejoint le cabinet du ministre qu'en juin 2007, trois mois après que celui-ci ait alerté, en des termes sans équivoque, M. Sarkozy.
D'ailleurs, devant les policiers, M. de Serigny se montre clair : "Je ne pense pas pouvoir avoir demandé la Légion d'honneur pour M. de Maistre à M. Woerth (…).Je ne me vois pas lui demander une telle chose à ce moment-là, le connaissant trop peu…" Tout ramène donc les policiers à ce couple Maistre-Woerth.
Du coup, les enquêteurs insistent auprès de M. de Maistre : "Peut-on imaginer que votre contribution à l'UMP puisse, par ce biais, être récompensée ?", interrogent-ils, lorsqu'ils placent en garde à vue, le 25 août, M. de Maistre. "Je ne vois aucune coïncidence, répond celui-ci, et je vous confirme ne pas avoir demandé à Eric Woerth personnellement de m'obtenir la Légion d'honneur." Les enquêteurs poussent leur avantage : "M. Woerth est donc un menteur quand il écrit à Nicolas Sarkozy “mon attention a été appelée par Patrice de Maistre” ?" Le gestionnaire de fortune ne se démonte pas : "Je n'ai pas à rentrer dans ces considérations…", rétorque-t-il.
Il ne réagit pas plus vivement lorsqu'il est fait état, à nouveau, de l'embauche, par ses soins, en novembre 2007, de Florence Woerth, l'épouse du ministre. Celui-ci avait nié être intervenu dans le processus. Pourtant, si l'on en croit les déclarations à la brigade financière de M. de Maistre, en juillet, rien n'est moins sûr : "Je l'ai [M. Woerth] vu ensuite deux ou trois fois début 2007 parce qu'il m'a demandé de recevoir sa femme qui travaillait dans une banque de gestion de patrimoine, et ce pour essayer de la conseiller sur sa carrière alors, me disait-il, qu'elle n'était pas entièrement satisfaite."
Un mois plus tard, le 25 août, donc, il est plus prudent : "Personne ne m'a demandé de l'engager, explique-t-il aux policiers, et ce serait remettre en cause mes principes professionnels que d'avoir engagé Mme Woerth en échange d'une décoration."
A la lueur de ces derniers développements, et des incohérences relevées dans la défense de M. Woerth – même si celui-ci a reconnu, tardivement, avoir écrit le courrier du 12 mars 2007 à Nicolas Sarkozy –, il semble logique que le parquet de Nanterre demande une nouvelle audition du ministre du travail, alors que celui-ci entame une délicate séquence liée à la réforme des retraites.

13 commentaires:

  1. A QUAND LA LEGION D HONNEUR POUR LORELEI ET SON PERE??

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  2. lamentable mr le maire6 septembre 2010 à 18:29

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  3. suite à la manif de samedi le FN développe une argumentation particulièrement innovante et intelligente :
    quand tu soutiens quelqu'un, celui ci doit venir habiter chez toi....
    il est vrai que Mr Sarkozy a montré l'exemple : il soutien le capital et Carla grande bourgeoise est venu habiter à l'Élysée (ou plutôt à la lanterne )
    sinon Mme Lepen pourrait accueillir quelques petits thaïlandais victimes du tourisme sexuel (elle leur doit bien cela vu l'instrumentalisation à des fin bassement politique dont ils ont fait l'objet)
    Mr Lepen pourrait transformer son Château en centre d'accueil pour femmes battues
    et dadou au nom du même principe ne rêve que d'une chose : se faire adopter par Mr Briois
    t et m

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  5. nouveau a henin beaumont. vous cherchez un constructeur d abris de jardin avec des materiaux d origine inconnue. adressez vous a la mairie aupres d un conseiller qui a une epoque etait friand de plans de ce genre.

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  7. CA y est Bouquillon se reveille: il accuse ses amis fn de l acoquiner avec l equipe de Dalongeville, alors qu'il a été le premier à utiliser cette méthode pour atteindre les membres du nouvel elan!!!!!
    Sa mauvaise foi n a pas de limite!!!!!!

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  8. Pourquoi Bouquillon ne dit-il pas clairement que les mesures anti-républicaines prises par le gouvernement, et que, lui, GB, réprouvent, sont directement reprises des idées du FN? Pourquoi cette timidité? Aurait-il peur des réactions du FN?

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  9. "nous proposons à S. Briois d’aller disserter avec d’autres, qui , afin d'assurer leur propre gloriole, ont choisi de nous taxer régulièrement d’anti républicanisme primaire. Nul doute que leur goût commun pour la littérature de seconde zone et le blabla sans conséquence leur donnera l’occasion de passer ensemble un agréable moment", Bocquillon dixit.
    Qui peut expliquer ce charabia énigmatique? Qui est amateur de littérature de seconde zone? S'élever derrière un clavier contre la déchéance de nationalité donne t' elle des preuves de républicanisme ou cela sert-il à masquer le copinage avec le FN? Travailler main dans la main avec le FN, taxer celui-ci de parti non fachiste, c'est républicain, ça? Cela me fait penser au FN qui crie maintenant sur tous les toîts qu'il est le défenseur de la laïcité! Cela me fait autant rire que le 1er adjoint qui se dit défenseur des valeurs républicaines

    Au fait pourquoi l'AR n'a't'elle pas signé le tract local: Sarkozy-Le Pen: mêmes combats...

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  12. A 22H32:

    Réponses à toutes vos questions: parce que GB sait très bien que s'il attaque de front le FN, la riposte sera terrible car tout ce qui s'est passé entre Briois et GB sera mis sur la table! Et pourtant c'est reculer pour mieux sauter: car tout cela sera dévoilé quelques mois avant les élections municipales!

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  13. à 20 h 49.
    j'ose espérer qu'il ne s'agit pas de MR 206 ,payée par la ville ruinée,qui conduit sa femme au boulot ,le matin très tot,avec un véhicule de la ville.
    mon dieu ,pourvu qu'il n'ait pas un accident ,comme la compagne de la crapule chopine qui cassa un véhicule de la ville sur la route d'hesdin !!!
    l'assurance risque de ne pas marcher.
    mais les rataplans ne sont pas à cela pret.
    tous les héninois que je rencontre me disent:
    c'est pire qu'avant !!
    hélas ,ils ont raison..
    la nullité de ces bouffons dépasse l'entendement..
    merci
    - percheron
    - genisson
    - facon
    - mouton
    - alexandre
    qui ,aprés nous avoir imposer 2 fois le maffieux G.D.,nous enfila l'A.R.,complice du F.N.
    l'heure va bientot venir de se débarasser de cette maffia socialo-mrc 62/59

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