mardi 26 avril 2011

DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME




Superbe film que je vous recommande particulièrement. Il passe au Majestic et à l'UGC à Lille, mais pas (encore) au Cinéville.
Histoire, chorégraphie, morale, philosophie, beauté des personnages et de la mise en scène, modernité, ce film que l'on pourrait qualifier de "policier" révolutionne le genre.

2 critiques, ci-dessous, pour vous mettre l'eau à la bouche...


© Le Monde 20/4

Poursuite infernale dans le labyrinthe impérial

Deux heures de pur spectacle, alliant film de sabre et parabole politique, intrigue policière et féerie fantastique, action virtuose et intelligence des personnages, est-ce que cela vous dit ? Le contraire serait dommage, ce n'est pas tous les jours qu'un film rassemble a priori tout le monde - vieux et jeunes, femmes et hommes, grand public et cinéphiles - autour de ce feu sacré que devrait être plus souvent le cinéma.
L'auteur de cette merveille se nomme Tsui Hark. C'est un génie, mais cela se sait trop peu.

Detective Dee : le mystère de la flamme fantôme (titre déjà admirable !)  Son héros, le juge Dee, est un personnage historique, magistrat sous la dynastie Tang, qui a vécu au VIIe siècle de notre ère, avant de passer au rang de légende en Chine. Le voici aujourd'hui adoubé par le cinéma, en vertu d'un récit vertigineux, d'une mise en scène étincelante et d'une hybridation des genres qui sont la marque de Tsui Hark.
Nous sommes en 690, dans la capitale cosmopolite de l'empire Tang. L'impitoyable Wu Zietian, régente depuis sept ans, s'apprête à se faire couronner première impératrice de Chine. Elle a fait construire à cet effet une statue géante de Bouddha à son effigie, qui surplombe le palais impérial. Une série de morts mystérieuses, frappant de façon aussi fulgurante qu'atroce des notables du régime, jette une ombre sur la cérémonie du couronnement : ces hommes, exposés à la lumière du soleil, sont soudainement consumés par un feu intérieur, qui les réduit aussitôt en cendres.
Wu Zietian n'a d'autre choix que de faire sortir de prison le célèbre et avisé juge Dee (il y croupissait depuis huit ans pour s'être opposé à sa régence), seul à même d'éclaircir le mystère de ce que d'aucuns tiennent pour un châtiment divin, mais qui relève plus probablement d'une campagne d'assassinats politiques fomentés par les opposants de l'impératrice.

Tout cela relèverait du divertissement juvénile si la prestance des acteurs, l'ambiguïté des rapports entre les personnages, l'inventivité formelle, l'envoûtante beauté du film ne l'élevaient à d'autres hauteurs.
En situant son film durant l'ère de prospérité et d'expansion de la dynastie Tang, en y croisant le modernisme (la technologie numérique) et l'archaïsme (l'imagerie médiévale), il ne fait guère de doute que Tsui Hark a signé une puissante fable politique sur la Chine contemporaine. Tel le juge Dee dressé devant l'impératrice Wu, voici un film qui n'admet pas que " tout homme puisse être sacrifié à la conquête de la grandeur ".

Jacques Mandelbaum



Télérama 20/4:

Détective Dee est un combattant hors pair. Mais aussi une sorte de Sherlock Holmes chinois qui cherche des indices, démontre un esprit de déduction scientifique allant à l'encontre des superstitions et du surnaturel ambiant. Le film offre une étrange alchimie, mêlant faits historiques et magie extravagante. On y croise des cloportes inflammables, un sorcier dont le visage se déforme pour une métamorphose cocasse.
La pléthore malicieuse de symboles et de subterfuges est telle qu'elle invite le spectateur à déceler un sens caché un peu partout. N'y a-t-il pas derrière le culte de la personnalité de l'impératrice et sa répression systématique une allusion à Mao Zedong? Et cette tour monumentale exploitée en arme de destruction massive, n'agit-elle pas comme ressemblance fortuite avec la chute du World Trade Center? Délire d'interprétation, peut-être. Mais tout est bienvenu dans cet univers fabuleux.

Jacques Morice

6 commentaires:

  1. Cette histoire de la Résidence de Léon est vraiment, même aujourd'hui avec le recul, encore bien étrange.

    LB

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  2. Les 12 policiers venus arrêter le juge Pierre Pichoff le 18 janvier 2011 au petit matin ont-ils enquêté sur l'identité du corbeau ?

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  3. @ 14h16, arrêtez, vous dites n'importe quoi.
    quand on ne connait rien, on attend soit une version presse, soit les audiences.

    ou encore, petit conseil, il semble que le lsd soit une substance dangereuse et nocive pour la santé : méfiance donc.

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  4. DE GAULLE AVAIT RAISON.
    les français sont des veaux.

    après avoir trahi ,pasqua,jacques martin,chirac,balladur,
    "l'agité du bocal",a baisé 52 % des électeurs français ,le 6 mai 2007.
    vu et entendu à l'émission "un jour ,un destin",ce soir sur la "2"

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  5. @ 21h16 du 26 avril, votre propos envers @14h16laisse à penser que soit vous faisiez partie du groupe d'intervention soit que vous parlez sans savoir. Votre remarque sur le lsd n'apporte pas grand chose. Jusqu'à preuve du contraire trois mois plus tard,aucune audience ne prouve que le juge Pichoff soit coupable, sauf si on suit vos conseils de lire une certaine presse.
    Moralité, qui dit n'importe quoi?

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  6. @ 18h50

    Effectivement, tout accusé est présumé innocent !

    C'est inquiétant !

    On va encore devoir payer des indemnités pour incarcération abusive.... Déjà plus de 3 mois de prison pour seulement quelques euros de commission ?

    Décidément, la justice est bien injuste et bien aveugle !

    A moins que ?????????????

    J.

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