lundi 23 mai 2011

Dans les méandres de l'affaire Dalongeville (14) :Alors que les caisses sont vides, les mandats prioritaires se multiplient étrangement

dimanche 22.05.2011 - La Voix du Nord

Retour sur le terme de la dernière soirée de garde à vue de Gérard Dalongeville, le 8 avril 2009, et l'évocation des dossiers ISA et I Clean évoqués les jours précédents. 


De l'intermédiaire luxembourgeois ayant servi d'interface par les bonnes grâces d'un ami de Guy Mollet, Gérard Dalongeville ne fait aucunement mention pour expliquer l'arrivée d'I Clean comme prestataire nettoyage de la Ville. Au contraire, le premier magistrat évoque plutôt un contact grâce à la Maison du commerce qui lui aurait envoyé la gérante d'I Clean. D'ailleurs, et cela fait sourire au regard de l'histoire narrée dans l'édition de vendredi, M. Dalongeville présente la société lorraine comme un fournisseur de la mairie cherchant un local pour s'implanter en centre-ville d'Hénin. Selon lui, c'est même le responsable du service nettoyage de la Ville qui l'a finalement aiguillée vers lui pour des prestations de gros nettoyage. « J'ignore où est le siège social de cette société ! » avance le maire. Qui détaille les interventions prévues par I Clean, et notamment le nettoyage de la salle Tételin suite à l'incendie de l'espace Mitterrand. Et lorsque l'officier de police lui fait remarquer qu'à Tételin la prestation avait déjà été effectuée par une société mandatée par la compagnie d'assurance et qu'au restaurant Darcy le gros nettoyage avait déjà été effectué avant le passage d'I Clean, laissant supposer que les 39 412 E de la facture lorraine avaient tout d'une fausse facture, sans se démonter, le maire corrige le tir : « Ah, vous me l'apprenez... Ils ont dû faire la facturation avant la réalisation ! » Une évidence !

« Le travail avait été bien fait ! »

Pas plus d'émotion lorsque le policier explique la supercherie qu'aura été cette intervention avec du personnel intérimaire recruté sur place, du matériel obsolète pour une prestation plus que légère, pouvant donner suite à des poursuites pour détournements de fonds publics : « Personne ne m'a remonté cette information... Je n'ai rien fait de répréhensible ! » Et si le maire a, en cette période de dèche financière, plusieurs fois sollicité de la Trésorière municipale un paiement prioritaire des mandats I Clean rejetés au départ « c'est parce que le chef de service avait assuré que le travail avait été bien fait... » Même aveuglement pour la pseudo-vidéo surveillance commandée à ISA, la petite soeur d'I Clean. Cette fois-ci, le maire ne se souvient même plus du nom et du prénom du gérant ni comment ils sont entrés en contact. A la clé une facture de plus de 53 000 E pour un dispositif qui, Gérard Dalongeville l'avoue, « se trouve toujours chez le fournisseur à Metz... Son installation a été différée à ma demande... J'ai modifié mon projet préférant sécuriser le pôle petite enfance que l'hôtel de ville ». Et si le matériel n'a pas été stocké à Hénin, c'est tout simplement qu'ISA a peur qu'il y soit « dégradé ou volé ». Dix jours après la réception de la facture du prestataire lorrain, Gérard Dalongeville fit une demande pressante à la Trésorière municipale pour régler prioritairement ISA (comme il l'avait fait précédemment pour le paiement d'un audit dont tout le monde s'accorde à dire qu'il était bidon, le directeur des services financiers ayant lui-même refusé de mandater la facture avant de se faire force la main par son DGS sur injonction majorale !). « Pourquoi cet empressement ? » s'interrogent les enquêteurs. Et le maire de répondre alors qu'ISA avait des difficultés financières. Ah bon, parce que la Ville n'en avait pas elle-même de sérieuses ? 
PASCAL WALLART 

AA: Ainsi le Directeur financier avait eu le courage de refuser de mandater, mais le DGS de l'époque, qui savait aussi que c'était une prestation bidon, lui a forcé la main...Qui est le plus coupable d'avoir obtempéré ?. 
Quant au receveur municipal, la ville a certainement dû payer ses indemnités annuelles, pour l'aide qu'il apporte à la commune. Disposait-il des informations lui permettant de vérifier qu'il y avait eu "service fait"? On peut supposer que oui...Qui avait certifié qu'il y avait eu "service fait"? On peut penser que la justice a, entre les mains, les faux documents l'attestant et que les responsables de ces faux ont déjà été entendus avec les conséquences pénales, disciplinaires et civiles qui s'ensuivront...

Enfin, la morgue de GD, telle que relatée par PW, doit lui avoir été préjudiciable dans la suite des interrogatoires... 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire