vendredi 23 septembre 2011

Pour bien comprendre l'affaire Balladur

Le Monde 23/9

Après Nicolas Bazire et Thierry Gaubert, la justice vient de faire un pas de plus en direction de Nicolas Sarkozy puisque c'est désormais Brice Hortefeux – politiquement le plus proche de lui  – qui a été directement impliqué, vendredi 23 septembre. Pour bien comprendre les scénarios et les enjeux des affaires qui touchent actuellement les plus hautes sphères de l'Etat, il faut remonter à l'attentat de Karachi en 2002.
Le point de départ : l'affaire Karachi. Lorsque Edouard Balladur était premier ministre (1993-1995), il avait mis en place un système de commissions légales pour réussir à conclure des contrats d'armement avec le Pakistan et l'Arabie saoudite. Des intermédiaires étaient payés pour faire du lobbying auprès de ces deux pays, dont le Libanais Ziad Takieddine. Jusqu'ici rien d'illégal. Mais les juges soupçonnent qu'une partie de l'argent reçu par ces intermédiaires est revenu à Edouard Balladur, via des sociétés écrans, afin de financer illégalement sa campagne pour l'élection de 1995. Ce sont les fameuses "rétrocommissions". Jacques Chirac accède à la présidence en 1995 et, rapidement, il fait stopper ce système de commissions, avant tout pour priver ses ennemis balladuriens de ces sommes.
Le 8 mai 2002, un attentat-suicide fait 14 morts à Karachi, au Pakistan, dont 11 employés français de la Direction des constructions navales. La justice pakistanaise a attribué l'attentat à un groupe terroriste, mais la justice française retient hypothèse d'une vengeance de responsables pakistanais n'ayant pas reçu les commissions qui leur avaient été promises.
Une information ayant été ouverte sur le volet financier de l'affaire, Ziad Takieddine a été mis en examen, le 14 septembre 2011, pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux".

L'affaire Karachi est devenue l'affaire Balladur. Aujourd'hui, la question n'est plus tellement de savoir si l'attentat a été motivé par la vengeance, mais de faire la lumière sur le financement de la campagne d'Edouard Balladur, qui paraît de plus en plus irrégulier. Si les comptes de campagne de l'ancien premier ministre ont été validés, à l'époque, par le Conseil constitutionnel, plusieurs témoins ont fait état d'irrégularités et, notamment, du dépôt de fortes sommes en liquide, dont la provenance reste incertaine. Au cœur de l'été, un témoin a permis d'écarter la piste d'un financement par les fonds secrets en liquide dont disposait alors Matignon. Cela accrédite la piste d'une autre source, qui pourrait être celle des rétrocommissions.

1 commentaire:

  1. PS et UMP,ils ont tous des cadavres dans leurs placards.

    Y'a même plus de place dans les médias sur les délits des petites racailles tellement leur prompteur sont inondés de nouvelles mafia UMPS!

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