lundi 7 novembre 2011

Les faux aphorismes de Nicolas Sarkozy


Il s'agira, ici, de commenter différents aphorismes de Nicolas Sarkozy et ce, en matière économique (source: article du 3/1/2011 sur Mediapart).
Rappelons qu'un aphorisme est une sentence énoncée en peu de mots, une phrase, qui résume un principe ou cherche à caractériser un mot, une situation sous un aspect singulier. Exemples: " L’argent ne fait pas le bonheur des pauvres" (Coluche) ou "La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas"(Valéry). L'aphorisme vise le péremptoire, se présentant comme un énoncé autoritaire et fermé.

Les 35 heures ont "été une folie payée par les ouvriers et les employés" (27/10/2011).

La durée hebdomadaire moyenne du travail a toujours été plus élevée en France qu'en Allemagne et dans les pays européens plus développés. En 2009, la durée hebdomadaire moyenne du travail de l'ensemble des actifs s'élevait à 38 heures dans notre pays à comparer avec les  Allemands (35,7 h), Suédois (36,3 h), Britanniques (36,6 h), Suisses (35,1 h), Norvégiens (33,9 h), Danois (33,7 h), et a fortiori Hollandais qui, champions du temps partiel choisi, ont une durée hebdomadaire moyenne de 30,6 heures.
Le Français travaille toujours plus que l'Allemand, en tenant compte des congés annuels: 1550 heures en moyenne en 2009 contre 1390 de l'autre côté du Rhin. Les 35 heures des années 2000-2002 n'ont fait en leur temps que rapprocher la France de l'Allemagne. Ce sont en effet les seules années où les durées du travail ont été voisines en France et en Allemagne (36,5 heures en moyenne dans les deux pays en 2001-2002). La durée du travail a continué à diminuer en Allemagne après 2002, alors qu'elle augmentait à nouveau en France.

"Travailler plus pour gagner plus" (2007)

Quand une économie est au plein emploi avec des fortes pénuries de main-d'œuvre, comme l'était la France dans les années 50, le recours aux heures supplémentaires est évidemment pertinent. Dans une situation de chômage massif comme c'était le cas dans les années qui ont précédé la mise en oeuvre des 35 heures ou à nouveau aujourd'hui, c'est naturellement la réduction du temps de travail la solution adéquate.
L'Allemagne, qui aborde avec pragmatisme la question du temps de travail, a massivement réduit le temps de travail et stimulé très fortement le chômage partiel. La France, au contraire, s'est payé le luxe, dans cette crise, de subventionner à la fois les heures supplémentaires en même temps qu'elle subventionnait (un peu) son contraire: le chômage partiel ! Résultat: nos deux pays, qui avaient exactement le même taux de chômage à l'été 2008 (7,5 %), ont divergé, notre chômage a explosé (9,8 % fin 2010), alors que l'Allemagne, pourtant plus touchée que la France par la crise en raison de son ouverture aux échanges internationaux, a réussi à réduire le sien (6,7 %). Et comme les salariés sont restés liés à l'entreprise au lieu de se retrouver au chômage, l'Allemagne a pu, en 2010, retrouver une croissance forte. 

Mais ce discours sur le «travailler plus» est aussi une erreur historique car toute l'histoire du développement économique depuis la révolution industrielle est une augmentation continue de la productivité du travail conjuguée à une baisse tout aussi continue de la durée annuelle du travail. On produit en une heure de travail 20 fois plus qu'en 1870 et on travaille 2 fois moins longtemps. C'est dans les pays les plus développés que la durée hebdomadaire du travail est la plus faible et dans les moins développés qu'elle est la plus longue (plus de 40 heures dans l'Est de l'Europe et plus de 50 heures en Turquie).

«Les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail» (juillet 2010)

C'est exactement l'inverse. Les pays qui ont le plus réduit leur temps de travail sont ceux qui ont le taux de chômage le plus faible : les Pays-Bas (4,4 %), la Norvège (3,5 %), l'Allemagne (6,7 %), le Danemark et la Suède (7,8 %), alors que le taux de chômage harmonisé est de 9,8 % en France.

«Les 35 heures ont détruit la compétitivité.» (Juillet 2010) 

Elle s'est au contraire améliorée de 1997 à 2002. Pendant toutes ces années la France avait un excédent extérieur compris entre 20 et 30 milliards d'euros. Depuis 2003, le solde extérieur n'a cessé de fondre, pour se transformer en un déficit croissant à partir de 2005, atteignant plus de 40 milliards en 2009.

«Les 35 heures n'ont pas créé d'emplois et ont nui à la croissance.»

Toutes les études concluent à un impact des 35 heures compris entre 300.000 et 400.000 emplois. Pendant toute cette période (de 1997 à 2002), la croissance française a été très supérieure à la croissance européenne, et 2 millions d'emplois ont été créés (un record pour une économie qui, en un siècle, de 1896 à 1997, n'avait créé que 3 millions d'emplois). C'est aussi la seule période depuis vingt-cinq ans où notre pays a réduit fortement ses déficits, diminué sa dette et engrangé des excédents extérieurs record. Dans tous ces domaines, c'est l'inverse qui s'est produit depuis 2002 et plus encore depuis 2007.



voir les statistiques dans les publications de l'OCDE :
http://stats.oecd.org/Index.aspx?DatasetCode=ANHRS (durée annuelle, et sur la page suivante, durée hebdomadaire)
Taux de chômage harmonisés :
http://epp.eurostat.ec.europa.eu/tgm/table.do?tab=table&plugin=1&language=fr&pcode=teilm020







4 commentaires:

  1. PLUS DE SDF DANS LA FRANCE DE SARKOZY MAIS DES TRAVAILLEURS QUI VIVENT DANS LEUR VOITURE QUAND IL Y EN A UNE. ALORS SARKOSY COMDAMNER LES 35 HEURES QUAND VOTRE POLITIQUE ENGENDRE 10% DE CHOMEURS C EST INDECANT ET NE FAIT PLAISIR QU A VOS AMIS DU FOUQUET'S.

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  2. En Espagne la politique socialiste a engendré 25% de chômage,que dire de la Grèce !!!

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  3. voici expliqué les mensonges du grand manipulateur, soumis au M.E.D.E.F.
    ce qui manque dans votre exposé,c'est que dans le meme temps
    les riches sont de plus en plus riches,les fortunes ont éte multipliées en nombre et en quantité.le C.A.C.40 s'est goinfré ,tout en planquant son oseille dans les paradis fiscaux.les amis du fouquet's son plein de pognon à ras bord.
    c'est ces gens là qu'il faut taxer ,sans oublier les instituts financiers.au lieu de ruiner le petit peuple,les couches moyennes , le petit commerce et les artisans. pour les autres,merci sarko.l'homme qui endetta la france jusqu'à hauteur de 1500 milliards d'euros.félicitations à ce génial gestionnaire.
    et " mort aux cons "...

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  4. A 10.02

    Je suis pas sûr que le taux de chômage de l'Espagne ne s'explique que par les gouvernements socialistes.
    Et si par "la politique socialiste", vous entendez le 'social'-libéralisme, alors c'est vrai qu'ils y ont contribué. Mais est-ce encore une politique socialiste à ce niveau là?

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