lundi 6 août 2012

Douze ans de descente en enfer du PS héninois (13) : « Une nouvelle gauche pour Hénin-Beaumont » qui préfigure l'Alliance républicaine


La Voix du Nord 5 août 2012
Alors que, en ce début 2003, le PS trouve des alliés providentiels dans sa stratégie d'opposition à travers Georges Bouquillon et le groupe des Verts, voilà qu'un grain de sable vient déjà gripper la belle machine collective.


 Georges Bouquillon débarqué, le comité local du MRC, sous la houlette de Richard Gonzales, reste au contact de Dalongeville.

Et pas n'importe quel grain de sable puisqu'il s'agit de Pierre Darchicourt, plus revanchard que jamais, et qui ne supporte guère que les siens s'acoquinent avec ce Georges Bouquillon qui le trahit en 2001. AA: à noter que le mot trahison, jusqu'à aujourd'hui, est un des plus utilisés (avec celui de diffamation) dans la vie politique héninoise. L'ancien maire émet ainsi des doutes quant à la capacité soudaine de «vierge effarouchée » de celui qui, précédemment, aura « voté les créations en mairie de postes supplémentaires... dans une allégresse générale stupéfiante!» Et de s'étonner : « Qui a-t-on alors entendu protester ?» 
Des états d'âme bien embarrassants pour Daniel Duquenne, en pleine stratégie d'union, mais qui n'empêchent pas le groupe « Une nouvelle gauche pour Hénin-Beaumont » de voir le jour, coprésidé par Jean-Marc Bureau et Christine Coget... Un mariage que Pierre Darchicourt voit d'un très, très mauvais oeil, reprochant aux Verts, tout comme il l'avait fait précédemment, «leurs compromissions d'hier». Et de rappeler qu'«on ne peut pas rayer d'un trait de plume certaines déclarations à notre (ndlr : comprendre à mon) égard ». En gros, alors que Daniel Duquenne cherche à élargir le cercle des anti-Dalongeville, Pierre Darchicourt prône, quant à lui, le repli du PS sur lui-même, tactique qui l'isole chaque jour un peu plus du quotidien de la vie politique héninoise.
AA: C'est probablement à ce moment-là qu'il perdit toute chance de revenir sur la scène politique locale. Je pense que D. Duquenne, à ce moment-là se serait effacé, pour lui céder la place.
Un coup de griffe qui ne perturbe pas plus que ça la cérémonie de mariage, Daniel Duquenne, Christine Coget et, même, Jean-Luc Lottegier expliquant alors que Pierre Darchicourt n'est plus aujourd'hui qu'un militant comme les autres. Ce que Daniel Percheron confirmera quelques mois plus tard en ne prenant guère de gants pour faire «sauter» de la liste PS celui qui était jusqu'alors un de ses vice-présidents à la Région. AA: il s'agit de la liste en vue des élections régionales de 2004.
Mesure de rétorsion immédiate, dans la course au renouvellement du secrétaire de la section PS héninoise, prévu à la fin du mois de mai, Pierre Darchicourt jouant une carte féminine en s'alliant avec Annick Genty, qui a l'oreille de la fédération, tandis que Daniel Duquenne forme un ticket inédit avec Christine Coget... et se retrouve supporté par le clan Facon, dont le tout nouveau camarade héninois François Théret, mais aussi quelques cadres tels que Christian Parsy (AA: DGS aujourd'hui à Harnes) ou Yvelise Dufresnes (AA: qui était, jusqu'à il y a peu, présidente de l'AR).
Le jour J, il n'y aura pas photo entre le secrétaire sortant et la candidate chère à Pierre Darchicourt, Daniel Duquenne préservant son mandat avec 61 voix sur 85 suffrages exprimés (on notera au passage la chute vertigineuse du militantisme PS héninois).
Une challenger qui prend sa défaite avec le sourire rappelant juste combien elle espére désormais qu'on en finisse avec les querelles de personnes : « Parfois, j'ai l'impression de me retrouver dans une cour d'école maternelle. J'ai un but et nous l'avons tous : rendre la mairie d'Hénin-Beaumont au PS !» Si tout sourit pour Daniel Duquenne, il n'en va pas de même pour son désormais allié, Georges Bouquillon. Qui espérait, après son passage dans l'opposition, entraîner la section MRC dans cette logique. Sauf que les logiques d'appareil seront, fin avril, venues dynamiter l'espoir de l'adjoint désormais sans délégation. En avril, ses amis sont sans pitié avec lui, propulsant de manière surprenante Richard Gonzales à la tête de la section héninoise, au côté de Jean-Pierre Policante et Danièle Filipowicz. Mission du nouvel animateur avant les Régionales approchant : « Être constructif, rassembler les forces de gauche et favoriser les rapprochements entre les hommes ». Curieuse nature humaine qui veut que celui qui, quelques mois auparavant, fut humilié par Gérard Dalongeville, joue désormais les entremetteurs auprès d'un Gérard Dalongeville qui, depuis l'échec des législatives, ignore superbement ses amis MRC d'hier...»
PASCAL WALLART

1 commentaire:

  1. Il faut retenir un aspect qui m'apparait essentiel: que ceux qui sont chargés d'appliquer le droit, l'organisation des services, ou l'application des marchés publics, soient strictement distincts de ceux qui sont chargés de déterminer la politique municipale ou la politique intercommunale.
    Il n'est pas tolérable de devoir constater la confusion des genres où l'on se satisfait d'un DG qui, par ailleurs est élu ou prend une place importante dans l'organisation politique.
    Il ne s'agit pas seulement d'une question de déontologie, mais surtout d'une réponse au mélange des genres dont on constate quotidiennement les effets sur la mauvaise santé de la démocratie.
    Quant aux turpitudes que cela provoque, il suffit de lire la saga decrite par M. Wallart, laquelle n'est pas une invention romanesque.

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