mardi 21 août 2012

La mémoire sélective de Brice Hortefeux sur les émeutes

J'observe - et c'est curieux que personne ne le note - qu'il n'y a pas eu pendant tout le quinquennat de Nicolas Sarkozy d'émeutes urbaines. " Invité sur BFM-TV, vendredi 17 août au matin, Brice Hortefeux, président de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy, monte au créneau pour défendre la politique de l'ancien chef de l'Etat en matière de sécurité.

" Quand j'étais ministre de l'intérieur, je donnais des consignes très strictes : il faut interpeller très vite ", assène M. Hortefeux, en faisant référence aux événements d'Amiens.

Tout à sa démonstration, M. Hortefeux a sans doute parlé un peu vite. Il a oublié les émeutes urbaines de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) en novembre 2007, qui ont duré deux nuits pendant lesquelles des armes à feu ont été utilisées contre la police. Celles de Firminy (Haute-Loire), qui s'est enflammée pendant trois nuits en juillet 2009, après la mort d'un homme dans un commissariat de Chambon-Feugerolles. Celles du quartier de la Villeneuve, à Grenoble, en juillet 2010, où, après plusieurs nuits d'affrontements avec la police, M. Sarkozy viendra en personne limoger le préfet et prononcer son désormais célèbre discours de Grenoble, qui marque un virage sécuritaire dans le quinquennat. Il semble oublier également les incidents de Woippy (Moselle) en 2010 ou ceux de Grigny (Essonne) en 2011.

Un oubli d'autant plus étonnant que M. Hortefeux, ministre de l'intérieur de juin 2009 à février 2011, a eu à gérer plusieurs de ces incidents directement. Sa soudaine perte de mémoire n'a pas échappé aux internautes les plus taquins.

Sur Twitter, le "hashtag" (mot-clé) #toiaussifaistonhortefeux a vu se déchaîner des blogueurs de gauche et des militants socialistes, parodiant la formule de l'ancien ministre : " Sous Sarkozy, il n'y avait pas de SDF ", " Sous Sarkozy, Liliane Bettencourt payait ses impôts " ou encore " Sous Sarkozy, Bachar Al-Assad était fréquentable. "

Na. W
Le Monde 19/8/2012

AA: j'ajoute que: "sous Sarko, les riches n'étaient pas privilégiés", " sous Sarko, son fils n'est pas devenu Président de l'Epad", "sous Sarko, le Président choisissait son vocabulaire", "sous Sarko, le 1er Ministre n'était pas un simple collaborateur"...


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