jeudi 20 septembre 2012

Douze ans de descente en enfer du PS héninois (43): un jeu de dupes dont le gagnant n'est pas celui qu'on aurait imaginé.

19/9/2012 La Voix du Nord
Pascal Wallart

Pas un mariage d'amour, on l'a compris, mais de raison entre Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Dalongeville. Tous deux se méfient terriblement l'un de l'autre mais chacun pense alors pouvoir remplacer le match dont la gestion d'Hénin-Beaumont par le PS est l'enjeu.
L'ancienne ministre se veut rassurante auprès de ses adversaires de la gauche plurielle, estimant alors être le garant d'une mise sous l'éteignoir de Gérard Dalongeville. Une belle assurance qui fait alors frisotter la panoplie capillaire du maire d'Hénin-Beaumont, beaucoup plus rusé et macchiavélique que sa nouvelle camarade ne l'imagine alors. Car, cette dernière, pour preuve de bonne volonté, navigue en eau tiède dans sa communication en nous faisant savoir que, par rapport à Gérard Dalongeville, il n'y avait "ni défiance, ni blang seing". Et Mme Lienemann de rappeler qu'elle "ne met de préalable sur personne. Je veux mettre chacun face à ses responsabilités au regard des opportunités que pourrait avoir une liste d'extrême-droite en cas de division de la gauche. Pour tirer un trait sur le passé, il faut que chacun fasse des pas...Ce n'est pas ma culture personnelle que de mettre les gens sous tutelle. Par contre, je suis d'une vraie fermeté politique...Là où il y a eu des problèmes, il faut veiller à ce que cela ne se reproduise plus. Là-dessus, je ne lâcherai pas prise!"

"Avec elle, je suis bien, tout simplement!"
Le discours raisonnable et responsable fait donc céder les partenaires de gauche (sauf les Verts, comme expliqué dans notre précédente édition)...en même temps qu'il fait se gondoler Gérard Dalongeville. Qui ne pouvait rêver meilleur chargé de com', lui qui joue depuis si longtemps un rôle de repoussoir sur l'échiquier politique local.
Un maire qui jubile même de voir sa drôle d'alliée multiplier les précautions oratoires, précisant notamment à notre conseur de Libération: "Vous pensez bien que je ne vais pas faire pot de fleurs face à Dalongeville. J'ai résisté à Mitterrand, je peux lui résister!" Un aphorisme resté dans les annales héninoises que le maire d'Hénin-Beaumont commentera à "La Voix du Nord" le jour même de la parution du papier en nous le faxant agrémenté de quelques mots aussi laconiques qu'ironiques: "Avec elle, je suis bien, tout simplement!".
Le petit jeu est lancé et tournera même au jeu du chat et de la souris le 19 janvier, jour annoncé pour la conférence de presse de la gauche plurielle héninoise réunie autour de Gérard Dalongeville. Une réunion que le maire d'Hénin-Beaumont se permet le luxe de bouder, faisant, au dernier moment, savoir à ses partenaires qu'il tenait encore à réfléchir, quelques jours avant, d'accepter ou non les propositions de Mme Lienemann et ses amis.
Ambiance mortifère, en conséquence, pour une conférence de presse au parfum de simulacre. Gênée et au comble de l'agacement, la Première socialiste meuble comme elle peut cette soirée pour rien en rappelant qu'elle symbolise "le camp de l'espoir" et qu'elle se faisait fort de travailler à ce que le maire soit "ni Dieu le père, ni un accrocheur de breloques ou un arroseur de plantes. Il y aura juste un travail collectif en toute confiance qui empêchera toute dérive..."
Même si le mot "confiance" sonne bien faux dans la bouche de Mme Lienemann, espérant alors encore voir l'Alliance Républicaine et Les Verts se rallier à sa dynamique, c'est bel et bien Gérard Dalongeville qui sort en position de force de ce premier bras de fer pré-électoral. Un scénario dont il se félicite avec son directeur de campagne, Jean-Pierre Chruszez, à quelques mois d'une partie décisive face à un FN qui croit dur comme fer à sa bonne étoile. C'est sans compter sur la rouerie de Monsieur Gérard!

AA: avec le temps, on se rend compte que MNL savait qu'elle ne pourrait maîtriser Dalongeville. Mais elle ne pouvait reculer devant les enjeux personnels qu'impliquait sa mission. D. Percheron avait bien manoeuvré: grâce à elle, apporter  au maire la crédibilité dont il avait besoin. Est-ce qu'il y avait complicité active entre le Président de Région et GD? Je ne pense pas...même si j'ai déjà écrit que le premier nommé avait fait son choix depuis fort longtemps...
Dalongeville, lui, savait qu'il avait le soutien au moins implicite de Percheron et il a pu ainsi "jouer" avec MNL. Cette dernière connaissait tous les soupçons qui pesaient sur Dalongeville et il me paraîtra toujours étonnant qu'elle ait pu aller aux élections et servir de "potiche" ( désolé, Marie-Noëlle), malgré quelques sursauts durant les mois où elle fut 1ère adjointe. Malgré d'excellentes relations avec elle, et une certaine admiration,  je n'ai pu me résoudre à la suivre. J'avais, déjà, les mois précédents, refusé par 3 fois (!), les propositions de GD de le rejoindre. D'autant plus que je me rendais compte de 2 choses: GD était en train de la "rouler dans la farine" et MNL le savait au point de me confier qu'elle n'obtiendrait pas plus qu'un tiers d'adjoints..."A quoi bon continuer?" c'est ainsi que je clôturai notre dernier entretien avant les élections...En outre, il devenait impossible d'imaginer une liste AR/ MNL...
L'AR ayant refusé de s'inscrire dans la liste unitaire menée par GD, mon choix fut fait de soutenir l'équipe Duquenne qui ne se compromettait pas avec le maire vilipendé. On se doutait bien qu'elle perdrait, mais, au moins, l'honneur était sauf. Quand on pense qu'une majorité de cette équipe s'est aujourd'hui jetée dans les bras de ceux (PS et MRC) qui ont alors soutenu Dalongeville...

4 commentaires:

  1. Pouvons nous vraiment croire que deux personnes puissent former un groupe politique inffluent(PRG).

    RépondreSupprimer
  2. On dit qu'une cabine téléphonique suffit...

    RépondreSupprimer
  3. vous parler du MRC de l'époque sous jpp

    RépondreSupprimer