jeudi 11 octobre 2012

Douze ans de descente en enfer au PS héninois (64): la conjuration des quarante-et-un


La Voix du Nord 10/11/12

Fin mai 2009, la situation n’est plus tenable au sein d’une majorité municipale qui n’a plus de cohérence.
Les déboires judiciaires de Gérard Dalongeville ont en effet démotivé un certain nombre d’élus et carrément perturbé d’autres. Qui ont largué les amarres. Devant ce marasme quotidiennement amplifié par la révélation de l’ampleur de l’affaire héninoise, il apparaît carrément impossible à ce bateau ivre héninois privé de cohérence, d’envisager la réunion d’une séance de conseil municipal à même de désigner un successeur à Gérard Dalongeville.

Le 25 mai, la digue municipale s’effondre complètement au terme d’un week-end de grandes manoeuvres qui aura vu Marie-Noëlle Lienemann mettre en oeuvre une démission collective à même d’empêcher toute élection d’un nouveau maire par l’assemblée actuelle et donc de provoquer un inéluctable retour aux urnes.AA: pour élire un nouveau maire, il fallait que le conseil municipal soit au complet, mais les démissions devaient avoir eu lieu avant le 30 mai, date de la fin de la suspension de GD. D'où cette course effrénée aux démissions, non seulement des élus en place, mais également des co-listiers qui ne devaient pas pouvoir remplacer les démissionnaires. Ce qui signifie qu'il fallait une majorité de démissionnaires. Pierre Ferrari se souvient : « On s’est battus pour obtenir ces démissions et ça n’a pas été une partie de plaisir. Vous imaginez la difficulté d’obtenir la démission de gens qui perçoivent 1 000 à 1 200 euros d’indemnités par mois, qui ont perdu leur mentor et entendent tout et n’importe quoi sur leur droite ou sur la gauche… On a dû aller les voir individuellement. Sur la liste de M. Briois, personne n’a démissionné (AA: c'est pour cela que quand Briois dit que c'est grâce à lui que Dalongeville est tombé, on peut sourire et rétorquer que seuls le FN et les dallongevilliens purs et durs n'ont pas démissionné: c'est la suite de Babou!) et sur la liste de M. Duquenne, Régine Calzia ne voulait pas le faire. Je me souviens d’appels de Georges Bouquillon qui nous disaient “On n’y arrive pas, Régine nous bloque !” J’ai essayé de la convaincre moi aussi mais elle était persuadée qu’il y avait un sale coup derrière. (AA: ah, ces juristes qui se méfient de tout... à moins que ce soit un manque d'assurance!). Elle ne le fera qu’au tout dernier moment… » Quarante et un élus et colistiers, dont dix (AA: sur 35) de la majorité municipale, enverront finalement au préfet et au maire par intérim, leur lettre de démission, mettant un terme au mandat obtenu en mars 2008… et devançant de quelques jours la révocation de Gérard Dalongeville. Le préfet, très rapidement, fixera  la date des élections partielles aux 28 juin et 5 juillet 2009. Le top-départ de nouvelles négociations tous azimuts mais sur un mode express.
Marie-Noëlle Lienemann entend bien prendre la tête d’une équipe de reconquête, sachant pertinemment que la porte sera étroite au vu des circonstances donnant des tonnes de grain à moudre au duo Briois - Le Pen. AA: j'avoue que MNL, tête de liste, ne me semblait pas très porteur auprès des Héninois...

D’entrée de jeu, l’ex-ministre cherche à s’assurer de la présence de la vieille garde socialiste à ses côtés en réactivant les proches de Pierre Darchicourt. Mais Jean-Luc Lottegier et les siens, échaudés par le coup fourré de 2008, envoient alors paître Mme Lienemann, et reconstituent le noyau dur de 2001 autour de Pierre Darchicourt. Avec le secret espoir que celui-ci aurait fait son autocritique et tiré les conclusions du cuisant échec d’il y a huit ans. Las, ce ne sera absolument pas le cas et Pierre Dachicourt verra son image
définitivement ternie par cette campagne de trop. AA: pourquoi Darchicourt a-t-il constitué une liste en 2009 et pas en 2008? probablement parce que Dalongeville avait des dossiers, en 2008... Et du côté de Marie-Noëlle Lienemann, la situation tournera vite au désastre, comme le narre Pierre Ferrari. « Pour ces élections, on n’était vraiment pas prêts et ce à tous les niveaux. Marie-Noëlle ne s’était pas assurée de ses soutiens au niveau du national et de la fédération. Elle a eu un entretien avec Percheron et avec Génisson qui s’est très mal passé. AA: encore une fois, ces deux-là se méfiaient de tous ceux qui pouvaient ruer dans les brancards! Et un soir elle vient me voir pour me dire : "Je laisse tomber, je quitte Hénin-Beaumont !” Contrairement à moi, c’est quelqu’un de très discipliné et, le fait de ne pas avoir le soutien de sa famille lui a fait dire : "Je n’y arriverai pas, ils vont nous mettre des bâtons dans les roues !” » C’en était fini de l’aventure héninoise de Marie-Noëlle Lienemann. D’autant qu’à la « fédé », on a déjà un plan au chaud, celui de propulser le radical Éric Mouton, ex-adjoint aux affaires sociales. Une nomination dans la douleur. AA: Et ce n'est pas Eric Mouton qui pouvait gêner le PS62... 

PASCAL WALLART

4 commentaires:

  1. C est vrai qu'on imagine mal Eric Mouton à la tête de la commune (lui, aussi d ailleurs!) Il était perdu, il ne savait plus quoi faire....Chaque jour, il prenait une autre décision.....

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  2. Il n'aurait pas fait plus mal que binesse

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  3. éric mouton dans le reportage de fr3 était trés étonné et content de lui bravo cela n'a guerre duré longtemps

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  4. à 9h21
    C'est justement pour cette incapacité que la fédé62 avait choisi Eric Mouton, sachant pertinemment qu'elle aurait en lui un homme de paille...comme le sont les autres maires adoubés par la Fédé, qui connaît la capacité de soumission de ces maires aux "autorités politiciennes" incontestées de ce département.

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